Des sodas sains
Sirop de limonade à base de fruits frais
« Igor est artiste de formation, alors que moi, je suis plutôt du genre à bricoler. Mais à la cuisine, c’est le contraire. Là, c’est moi l’artiste », glousse Annelies. « La cuisine est un endroit particulièrement propice à la créativité. J’ai découvert cette passion assez tard, lorsque j’ai suivi des cours de cuisine en cours du soir. Le déclic s’est fait tout de suite, et je me suis lancée dans l’exploitation d’un foodtruck à titre complémentaire. »
L’objectif d’Annelies Pede et de son complice Igor Van Herzeele ? Fabriquer des sirops de limonade surprenants avec des fruits et des herbes locaux. Basés à Zottegem, ils brassent depuis 2019 des combinaisons de saveurs uniques dans leur petite entreprise baptisée Mirabel, offrant ainsi une alternative saine à la plupart des limonades.
« Notre sirop ne contient pas plus de trois types d’ingrédients : des fruits frais, des épices ou des herbes et du sucre de canne non raffiné »
L’idée de la limonade est venue de la sœur d’Annelies, Katrien. « Elle cherchait une alternative au Fanta pour ses enfants. Le mirabellier de son jardin l’a poussée à chercher une recette de sirop de limonade.
Cette base, elle l’a trouvée dans une recette de confiture de mirabelles. Simplement en lançant une recherche sur Google, et non pas, hélas, d’après une recette ancienne transmise de grand-mère à petite-fille », rit Igor. « Par manque de temps, Katrien a arrêté la confection de limonade, mais nous étions impatients de prendre la relève. Cela faisait un moment que je m’étais lassé de mon travail, et j’avais envie de lancer ma propre activité. »
« Je renifle et je goûte tout ce que je peux. Nous essayons de travailler autant que possible avec des produits locaux »
Entre-temps, le sirop de limonade local Mirabel existe depuis deux ans, et on peut le trouver dans de nombreux bars à café branchés. Même les barmen et chefs comme Benoit De Witte l’incorporent volontiers dans leurs préparations.
« Notre limonade entre parfaitement dans la composition de boissons, tant alcoolisées que non alcoolisées. Et il est délicieux aussi bien chaud que froid », révèle Annelies. « Cela le rend très polyvalent. J’essaye, en partant de mon expérience en cuisine, de trouver des combinaisons uniques. L’inspiration, je la trouve partout : en voyage, au restaurant ou dans mon propre jardin. Je renifle et je goûte tout ce que je peux. Nous essayons de travailler autant que possible avec des produits locaux. Les mirabelles viennent toujours du jardin de ma sœur, tandis que les pommes et les poires proviennent d’un verger situé à moins de 700 m d’ici. Quant aux herbes, nous les cultivons nous-mêmes. Et pour les produits exotiques comme le citron, nous recourons à un distributeur local. Le plus important est que nous nous entendions bien avec les personnes avec qui nous travaillons. »
Quant au brassage proprement dit, c’est Igor qui s’en charge. « Comme nous faisons tout de façon artisanale, cette opération est beaucoup trop lourde pour moi », rit-elle. La limonade Mirabel ne contenant pas de conservateurs, le duo travaille par lots de 20 litres maximum. Le processus de brassage dure environ trois heures, et la gamme Mirabel comprend en général trois sirops permanents et trois sirops saisonniers. Il arrive que les goûts populaires reviennent dans la gamme, mais nous aimons aussi lancer de nouvelles saveurs. Cela permet de maintenir un certain niveau de surprise », poursuit Annelies.
« Depuis peu, nos fruits sont pressés sur place par De Mobiele Fruitpers. Normalement, les fruits sont pressés ou extraits, une activité très laborieuse qui ne permet pas vraiment de faire la différence. À présent, nous pouvons nous concentrer davantage sur les recettes. Nous mélangeons le jus avec des épices et du sucre de canne non raffiné. Notre sirop ne contient donc pas plus de trois types d’ingrédients. Nous faisons ensuite bouillir le sirop et le mettons en bouteille à 85 °C. De cette façon, le produit final est d’emblée pasteurisé », explique Igor.
« Ce qui me plaît le plus, c’est la diversité et le fait de fabriquer un produit auquel on croit à cent pour cent. Ici, je peux donner libre cours à ma créativité, par exemple dans la conception du logo, mais le travail manuel me donne aussi beaucoup de satisfaction », poursuit-il. Au début, le duo a connu quelques moments de stress. « Nous ignorions par exemple que nous devions payer des droits d’accises parce que notre sirop contient du sucre de canne. Cette info a chamboulé à l’époque notre plan financier », se souvient Annelies. « Mais même une telle déconvenue est riche en enseignements. Et un tel parcours chaotique devient d’autant plus amusant lorsque le soir, au salon, vous collez à la main vos étiquettes sur vos bouteilles de sirop tout en regardant tranquillement la télé. Voilà donc en quoi consiste mon travail. C’est génial, non ? »