Des soupes très revigorantes

Contre le gaspillage, pour le social

Entreprise

enVie Atelier

Produit

Soupe

Adresse

Slachthuizen van Anderlecht
Ropsy-Chaudronstraat 24
1070 Anderlecht

Naomi Smith (g.) et Ariane Molderez (dr.)

Après une expérience à Londres, un service traiteur imaginé avec des SDF, la jeune femme suit son mari en Belgique. Elle fait le vœu d’y lancer son propre projet.

Sensible aux problématiques du gaspillage des légumes frais (environ 1/3 de la production chaque année) et du chômage de longue durée, Naomi lance enVie Atelier en 2018 avec cinq partenaires fondateurs.

Anglaise ayant longtemps vécu au Canada, Naomi Smith (34 ans) a poursuivi des études de développement international. Au cours de ce cursus, elle se fascine pour Muhammad Yunus, célèbre prix Nobel de la paix en 2006. Une révélation. De l’économiste bangladais, elle retient bien sûr le système de microcrédit, mais surtout le projet d’entreprise à vocation sociale, un concept trop souvent perçu comme contradictoire sous nos latitudes.

« 4 000 litres de soupe signifient plus de 2 000 kg de légumes sauvés »

Pour ce faire, l’entrepreneuse est soutenue par des partenaires de poids : McCain, Randstad Group, Colruyt Group. Elle emmène également dans l’aventure REO Veiling, une coopérative regroupant un millier d’agriculteurs belges. Celle-ci se découvre comme un maillon essentiel de l’initiative. « Il faut bien comprendre que nous achetons cette matière première, il ne s’agit pas de dons. Dans notre mode de fonctionnement, il est important que les agriculteurs profitent aussi de ce système », détaille la trentenaire.

Un autre partenaire soutient enVie depuis ses débuts, en lui apportant une vision du terrain et des besoins des plus démunis : la Fédération Belge des Banques Alimentaires.

« Faire converger des questions économiques, sociales et environnementales »

Quand on interroge Naomi Smith sur d’éventuelles contradictions entre une volonté de croissance et un impact socio-environnemental, elle ne se démonte pas : « Si l’on veut vraiment changer le monde, il faut changer les entreprises plutôt que les diaboliser. Il faut collaborer. Notre objectif est d’avoir un impact significatif sur l’emploi et le gaspillage alimentaire. Si avec enVie, nous arrivons à changer dans le sens de la durabilité le comportement d’un client comme Colruyt, les perspectives sont énormes. »

Côté production, la marque écoule entre 2 000 et 4 000 litres de soupe par semaine, un ratio qui lui permet d’être rentable. « 4 000 litres signifient plus de 2 000 kg de légumes employés, des légumes qui en temps normal auraient été jetés », précise Marion Loba, la responsable de production.

« Nous sommes conscients que nous n’allons pas résoudre à nous seuls le problème du gaspillage, analyse Naomi Smith. L’intérêt d’enVie, c’est aussi de souligner l’existence de cette situation de déséquilibre entre offre et demande, il faut que ce sujet nous habite en permanence. »

Garantie sans conservateurs et à base de légumes frais, la gamme des potages enVie (tomate-basilic ; courgette-fromage frais ; poireau-pomme de terre… sans oublier un gaspacho pour l’été prochain) est pasteurisée-stérilisée selon un principe de traitement à la vapeur à la façon d’une cocotte-minute (autoclave). Ariane Molderez, en charge du développement et des ressources humaines, souligne : « Outre le fait que de nombreux nutriments sont préservés, nos soupes font valoir une durée de conservation d’un an et demi, ce qui permet aussi de travailler vraiment avec les saisons. »

Pourquoi un emplacement à Anderlecht, sur le site des Abattoirs ? « C’est un peu paradoxal car nous produisons végétarien sur un site dédié à la viande, mais nous voulions être au cœur d’un quartier où le taux de chômage est élevé. Notre soupe est fabriquée par des personnes possédant une histoire qui les a éloignées du travail ou freinées dans leur quête d’emploi. À l’issue de leur formation d’un an et avec l’appui de Randstad, ils sont prêts à trouver un emploi ou un projet d’avenir. »

Ouvrier de production et mentor des nouvelles recrues, Mathis Haroutinian le confirme : « Cette expérience m’a ouvert une porte sur le monde du travail, alors que je n’avais que peu d’expérience et pas de formation. En plus mon travail au quotidien concrétise mes valeurs sociales et environnementales. »

Envie d’une délicieuse recette avec la soupe tomate basilic enVie Atelier ?