Glaces des mille et une nuits
Allez, venez Milad !
Pour Setareh Pourjavan, ce sont les saveurs de son enfance, les saveurs de la cuisine de sa mère. Elle avait trois ans lorsque sa famille débarque en Belgique. « J’avais des parents modernes », dit-elle, « cool et branchés, ils vivaient en Iran une vraie vie de jet-set ».
La glacerie Milad à Anvers a été prise d’assaut dès les premières journées printanières. Ce qui rend la glace si spéciale, ce sont les parfums qui viennent tout droit du Moyen-Orient : eau de rose, safran, cardamome et pistache.
« Ma recette repose sur un minimum de sucre et un maximum de matière grasse du lait entier ».
Alors que sa mère n’aimait pas vraiment cuisiner – mais elle le faisait très bien –, la cuisine deviendra pour Setareh le passe-temps idéal, lui permettant de s’évader de la vie quotidienne. En plus de son travail dans une entreprise technologique, elle commence à créer de somptueux dîners persans, d’abord pour des amis, plus tard pour les amis d’amis. Si la crise sanitaire la force à s’arrêter, Setareh continue de rêver d’une activité culinaire liée à ses origines iraniennes.
C’est ainsi que naît l’idée de fabriquer de la glace aux saveurs typiques de là-bas. « Lors du premier confinement, je m’y suis essayée avec succès à la maison, et c’est ainsi qu’est née l’idée de lancer ma propre marque. » Elle suit un cours intensif sur la préparation de la crème glacée à la branche belge de la Gelato University italienne et quitte son emploi. « Les débuts d’une grande aventure ! J’avais déjà caressé l’idée de lancer un projet culinaire, mais là, c’est devenu très concret.
« La glace à l’eau de rose et au safran rend hommage à ma mère »
J’ai ouvert mon atelier juste avant les vacances de Noël, en me disant que mes produits étaient suffisamment originaux pour un dessert de fête… et j’avais raison : tant à Noël qu’au Nouvel An, j’ai écoulé mes stocks. »
Les glaces orientales, ça vous parle ? Si la réponse est non, imaginez une douce combinaison d’eau de rose et de safran, une glace au tahini rehaussée de pépites de chocolat croustillantes, ou du yaourt glacé à la grenade. « Comme je n’aime pas les glaces trop sucrées, ma recette repose sur un minimum de sucre et un maximum de matière grasse du lait entier pour une glace crémeuse qui fond sur la langue. C’est intentionnellement très subtil afin de laisser pleinement s’exprimer d’autres arômes comme le sésame, la lavande et la pistache. »
Au début, Setareh vendait ses glaces dans des boîtes à emporter, mais entretemps, elle a ouvert la glacerie où elles sont disponibles en cornet.
L’attraction phare ? « L’autel de la pistache », dit-elle en riant, « le meuble où les glaces seront habillées d’une croûte de précieuses pistaches iraniennes. C’est un concept que j’ai découvert au café-glacier libanais Bachir à Paris. Le résultat est somptueux ! »
En attendant, elle a dû acheter un congélateur supplémentaire car la production a doublé. « Mon rêve est de voir mes glaces du Moyen-Orient dans les rayons des congélateurs de tout le pays. J’aimerais également réaliser des glaces personnalisées pour restaurants de cuisine du Moyen-Orient. Donnez-moi un peu plus de temps, je suis sûr que cela fonctionnera. (elle rit)
