Des bulles à la frontière

Le Hainaut pétille

ENTREPRISE

Le Domaine du Chant d’Éole

PRODUIT

Vin effervescent élaboré selon la méthode traditionnelle

ADRESSE

Grand’Route, 58
7040 Quévy-le-Grand

Hubert Ewbank de Wespin : « Depuis son lancement voici une dizaine d’années, notre aventure viticole n’a cessé de prendre de l’ampleur, tirant l’image du vin belge vers le haut. »

Ambition revendiquée ? Devenir le plus grand vignoble de Belgique, un objectif fixé à 2027-2028, date à laquelle il est question de produire quelque 500 000 bouteilles l’an sur une superficie de 42 hectares (la production actuelle étant d’environ 150 000 flacons sur 30 hectares). Si les premières bouteilles du Chant d’Éole ont été commercialisées en 2015 – les vendanges initiales ayant eu lieu sur 10 hectares en 2013 –, le projet remonte à 2009.

Rien n’arrête le Domaine du Chant d’Éole. Depuis son lancement, cette aventure viticole ambitieuse n’a cessé de prendre de l’ampleur, tirant l’image du vin belge vers le haut.

« Notre vision est à très long terme »

Hubert Ewbank de Wespin, l’un des fondateurs, de se souvenir : « Mon cousin Louis Ewbank et moi avons été contactés par un Champenois qui désirait nous acheter 3 hectares. Nous avons refusé mais dans la mesure où son projet de faire du vin nous a séduits, nous avons suggéré une association. Celle-ci a été très positive mais a pris fin récemment, nous avons racheté les parts, notamment pour lancer une nouvelle phase d’investissement. Notre vision est à très long terme. »

« Dès la première année et malgré la jeunesse des vignes, les retours ont été très positifs »

Pourquoi prospecter de ce côté du Hainaut ? Parce que lorsque l’on scrute la commune de Quévy et ses environs depuis Google Earth, un œil attentif ne peut passer à côté de taches blanches marquant la présence de terres crayeuses semblables à celles-là Côte des Blancs, fleuron du vignoble champenois. En plus de cela, les terrains des Ewbank font valoir une pente favorable, une altitude propice, une exposition sud-ouest idéale, ainsi que des couloirs venteux cruciaux pour faire sécher la vigne sur un sol régulièrement arrosé par la pluie.

Au bout de cette équation, la production de vin relève de l’évidence. Plutôt qu’une structure sans relief adossée aux parcelles, les concepteurs du projet imaginent à terme un chai contemporain augmenté d’un restaurant prolongé par une terrasse ouverte sur le paysage, d’une boutique et d’espaces événementiels. Ce rêve désormais réalité vient d’être revu et corrigé : sa surface triplera sous peu. Pour asseoir le tout, ils s’entourent de pointures, ainsi de Fabrice Werhung, œnologue-conseil réputé, ou encore de Franck Mazy connu pour sa proximité avec le domaine Jacques Selosse.
« Dès la première année et malgré la jeunesse des vignes, les retours ont été très positifs. 2014 fut une belle année, 2015 un millésime moyen, 2016 et 2017 mauvaises, 2018, 2019 et 2020 ont été exceptionnelles, 2021 pas terrible en raison du mildiou », constate Hubert Ewbank.

Malgré ces épisodes en dents de scie, les méthodes traditionnelles produites à Quévy – elles sont au nombre de trois (Brut, Brut Prestige et Rosé Brut) et sont élaborées selon un cahier de charges champenois poussé – remportent de nombreux prix, dont la distinction suprême en matière de vins effervescents lors du Concours mondial de Bruxelles (2019), organisé en Suisse, devant plus de 900 autres mousseux et champagnes – c’était la première fois en 26 ans que ce titre n’était pas remporté par un vin de Champagne. Une récompense qui a mis le feu aux poudres, raison pour laquelle aujourd’hui une quarantaine de restaurants étoilés du pays proposent les bulles du Chant d’Éole.

Envie d’un cocktail avec les bulles du Chant d’Éole ?