La brasserie, le nouveau yoga
Bières de tradition et de goût
Brouwerij Buvens
Bières artisanales
Industriepark 6
3290 Diest (Webbekom)
Au moment où nous entrons, Franky est occupé à moudre son malt. La journée de travail s’annonce longue, mais cela ne le dérange pas. La brasserie, c’est son yoga, son moment de repos pendant la semaine, contrepoids au stress et à l’agitation d’une entreprise familiale. Ce jour-là, pour Franky, seul compte son installation de brassage.
Tout au fond du parc industriel de Webbekom (Diest) se trouve Buvens SA qui est, depuis des décennies, l’une des références dans le domaine du gibier et de la volaille en Belgique. La partie où faisans et lapins étaient autrefois dépecés abrite aujourd’hui la brasserie Buvens, le projet du fils, Franky.
« La brasserie, pour moi, c’est du yoga. Mon moment de repos hebdomadaire après toute l’agitation dans l’entreprise »
Tout a commencé – comme pour de nombreux petits brasseurs locaux – au fond d’une cave, et avec quelques copains. Dans le cas de Franky Buvens, la cave était celle de feu Jos Verluyt. La carte funéraire de Jos figure en bonne place dans la brasserie. Comme une ode et un souvenir de l’homme qui lui a appris toutes les “ficelles” du métier.
Après une dizaine d’années comme brasseur amateur, Franky s’est lancé dans le brassage professionnel. Dans la partie où la volaille était autrefois plumée, tous les éléments nécessaires à la nouvelle activité – système de poulies, isolation, agrément AFSCA, espace, etc. – étaient disponibles. Franky a tenté le saut, et avec succès. La cuve de brassage de 250 litres a rapidement dû être remplacée par une cuve de 1 000 litres.
« La bonne bière se boit bien »
Franky brasse chaque semaine. Le malt moulu est ajouté dans cette cuve et porté à ébullition avant d’être filtré. La cuve de filtration est placée en hauteur, ce qui permet aux céréales d’agir comme un lit filtrant naturel. Le moût est refroidi dans un échangeur à plaques avant d’être envoyé dans la cuve de fermentation d’un genre pour le moins particulier. Franky n’utilise pas de cuves en inox, mais des œufs de fermentation en plastique. Ceux-ci donnent à la bière un goût légèrement différent et sont aussi très faciles à entretenir.
Au bout d’une semaine, la bière doit être mise à reposer pendant trois semaines pour permettre aux particules de retomber. Le résultat est une bière limpide. Enfin, le jus de houblon est mis en bouteille avec un peu de levure supplémentaire. La levure qu’utilise Frankie provient d’une combinaison de différentes souches. Après des années de brassage, Franky a composé son propre mélange.
Outre quelques “bières de label”, la brasserie Buvens propose actuellement quatre bières régulières. Il y a eu d’abord la Blondin, nommée d’après la grand-mère de Franky. Elle a été suivie par la Rost ambrée, la Brunet – brune comme son nom l’indique – et, depuis peu, la Fiston, une bière au miel local. Une édition spéciale, reposée sur fûts de whisky Bowmore, été réalisée à base de Brunet. Ensuite, Franky utilise du vrai houblon belge. Toutes ses bières, accessibles, ont rapidement trouvé leur public dans le Hageland et toute la région autour de Diest.
Les bières de Franky ont également été reconnues à l’international puisque tant la Rost que la Blondin ont décroché plusieurs médailles lors des World Beer Awards en 2017, 2018 et 2019.
Lorsque nous interrogeons Franky sur ce que l’avenir lui réserve, la réponse fuse : « Je veux poursuivre une croissance progressive, mais ce que j’aimerais vraiment faire, c’est une bonne kriek. Même si ne ce n’est pas évident. »
La ville de Diest comptait autrefois plusieurs dizaines de brasseries, dont il n’en reste plus que quelques-unes. Grâce à Buvens, les Diestois disposent désormais d’une brasserie artisanale locale. Une brasserie qui produit d’excellentes bières. Et comme le dit Franky : « La bonne bière se boit bien ».